Réponse de Frédéric CHEREAU au Collectif "DOUAI ROCK"

Aux membres du collectif Douai Rock,

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre courrier et je tiens à y répondre au plus vite : il nous prouve que notre projet de multiplier les lieux et les temps d’expression ouverts aux groupes amateurs de musique contemporaine rencontre un véritable besoin.
Vous le soulignez, et je partage cette idée, la musique est un moteur pour la vie de nombreuses personnes. Elle est aussi un facteur de socialisation et d’échange. Le soutien à l’éducation et la pratique musicale ne sauraient se limiter aux seules personnes qui fréquentent le conservatoire pour en faire leur métier.

La frontière, au demeurant, n’est pas si étanche. Ils ne sont pas rares, surtout dans notre région, les groupes passés d’un statut amateur à un statut semi-professionnel voire professionnel : Marcel et son Orchestre, le Lézard Martien, les Fatals Picards (en élargissant un peu les frontières de la région !)… ne sont que quelques exemples parmi ceux que je connais bien. Soutenir la création musicale, c’est donc aussi soutenir l’émergence de grands noms de la scène française pour demain.
Alors oui, comme vous, nous déplorons l’endormissement d’un centre-ville qui pourrait - et devrait - bouillonner de vie culturelle et artistique, compte tenu de la jeunesse de notre population et du nombre d’étudiants qui vivent à Douai. Comme vous, nous constatons l’insuffisance des lieux de répétition et des salles de spectacle ouvertes aux amateurs à Douai.

Enfant du Rock, grandi avec Led Zeppelin, Téléphone, Dire Straits et Noir Désir, j’écoute toujours avec le même plaisir Radiohead, M, Green Day ou Justice, entre autres. Vous aurez compris à quel point je suis personnellement attaché à ce Rock qui a bouleversé l’histoire de la musique et qui exprime si bien les rêves et les craintes de la société post-industrielle qui l’a vu naître.
Moins amateur personnellement de hip-hop et de musique électronique, je tiens également à soutenir ces deux autres courants majeurs de la modernité musicale. La maison des Musiques actuelles, si elle voit finalement le jour comme je le souhaite, pourra servir de lieu d’expression commun et de passerelle entre ces trois styles.

Cette maison des Musiques actuelles, si nécessaire qu’elle soit, ne doit pas résumer un projet municipal de soutien à la création contemporaine. L’ouverture, au cours de la mandature, d’une salle d’expression culturelle, artistique et associative par quartier constitue l’un de nos engagements forts.

Parmi les autres propositions que vous retrouverez très bientôt dans notre programme :

• Nous soutiendrons l’éducation musicale amateur, parallèlement au Conservatoire,
• Nous proposerons d’élargir la programmation de l’Hippodrome à des artistes à la fois créatifs et populaires, notamment des artistes de Rock,
• Nous aménagerons les conditions d’ouverture et d’exploitation de cafés-concerts dans toute la ville, y compris en centre. Le respect nécessaire des riverains ne doit pas servir de prétexte à étouffer tout projet d’expression musicale.
• Nous réfléchirons à la création ou au développement d’un évènement culturel majeur, d’envergure régionale voire nationale, sur Douai, auquel pourraient se joindre de nombreuses initiatives associatives. La fête de la musique et les fêtes de Gayant, seront revisitées pour en faire des évènements populaires qui associent réellement les forces vives de la Ville.
• Nous créerons des lieux multiples d’échange avec la population : Comités de quartier, Conseil municipal des Jeunes, Conseil de Développement… dans lesquels pourront émerger des besoins et des idées nouvelles pour le développement de Douai.

Cette lettre est déjà longue, je vais la conclure. Je souhaite qu’elle soit pour vous un indice du très fort attachement que nous portons au développement des musiques actuelles à Douai.

Je me tiens bien entendu à votre entière disposition pour nous rencontrer et en débattre plus en détail si vous le souhaitez.
Bien cordialement,

Frédéric Chéreau